LA COLOMBIE
La Colombie : mercredi 12 Novembre au Dimanche 30 Novembre
Au début de notre voyage, nous ne savions pas comment nous passerions d’Amérique latine en Amérique centrale : par voie maritime bien sûr, puisqu’aucune route n’existe encore dans le Darien, cette bande de terre couverte de forêt vierge qui relie le Panama à la Colombie.
Mais fort des témoignages des voyageurs rencontrés ces mois derniers, renseignements pris sur les passages cargo et les tarifs (exorbitants !!!), nous avons décidé de remonter la Colombie jusqu’à Cartagène pour embarquer sur la compagnie Horlinie mi-décembre.
Une panne du système informatique tant du côté équatorien que du côté colombien nous fait perdre de précieuses heures de conduite et nous contraint à passer la nuit au poste frontière ; on nous a en effet fortement conseillé de rallier les 250 kilomètres jusqu’à Popayán sans trop s’arrêter et donc d’entamer cette route au petit matin (cette zone frontalière est, comme celle côté vénézuélien, au nord, le repère des Farc).
Nous arrivons sans aucun souci dans le centre ville de Popayán qui est en pleine effervescence en cette fin d’après-midi : plusieurs milliers de manifestants réclament justice dans l’affaire de la « pyramide », escroquerie bancaire où beaucoup ont perdu tous leurs biens.
Nous attendons donc le lendemain pour découvrir cette superbe ville coloniale, toute blanche, très accueillante et très commerçante : l’occasion de faire nos premiers achats de Noël, en toute discrétion concernant Samuel !
Nous remontons le pays par l’Eje Cafetero, l’axe cafetier, et passons une journée dans le très beau parc du Café : un peu de culture pour tout savoir ou presque sur cette petite baie rouge qui fait encore la fortune des planteurs, et beaucoup d’amusement dans les manèges à plus ou moins grande sensation !
Nous bivouaquons 3 nuits dans la superbe finca de Carlos, qui nous offre l’hospitalité le temps de notre séjour dans les parages : immersion totale dans une famille colombienne plutôt aisée et vraiment très sympathique !
Après une demi-journée dans le zoo de Pereira où il nous est donné de voir de très très près l’incroyable dentition d’un hippopotame, nous passons 3 jours à Medellin, célèbre pour son cartel, aujourd’hui moins puissant que celui de Cali !
Nous commençons par une vue panoramique de la ville depuis le Cerro Nutibara qui abrite le Pueblito Paisa, réplique d’un petit village typique de la région d’Antioquia.
Puis, nous installons la Maison Blanche dans un parking gardé 24H/24H en plein centre ville : sans doute le bivouac le plus bruyant du voyage mais nous sommes à 2 pas de la Plazoleta de las Esculturas, jardin public qui abrite 23 bronzes du sculpteur national Botero, du musée interactif qui réconcilie Samuel avec le cinéma 3D ( grande frayeur à Santiago du Chili !), et du métro qui nous mène au téléphérique qui lui-même dessert tout un quartier pentu de la ville : une réponse originale et écologique en termes de transport urbain !
Dès notre arrivée à Cartagène, nous nous présentons au correspondant de la Horlinie et effectuons les premières démarches douanières (bien nous en a pris !!!!!!!!!!!!!), passons le weekend- end à flâner dans les belles ruelles de cette magnifique ville coloniale ceinturée de remparts, et défendue par l’imposant Fort San Felipe, puis partons plus au nord, à Taganga.
Nous passons quelques jours à profiter de la langueur caraïbe quand un soir, à l’ouverture de nos boîtes mails, nous apprenons que notre cargo est annulé : il nous faut attendre fin décembre, soit un mois complet ou bien attraper celui de dimanche alors que nous sommes vendredi soir.
Vitesse et précipitation : changement immédiat de rythme !!!!!
Nous plions bagage dans la minute pour être le lendemain matin à la première heure à Cartagène.
Toutes les démarches (et elles sont nombreuses !!!!!!) sont faites dans la journée du samedi pour embarquer le dimanche après-midi après la dernière formalité : la brigade anti-narco dont l’inspection durera approximativement 1 minute !!!
Nous quittons la Colombie après avoir pleinement goûté à l’accueil et à la gentillesse de ses habitants, un grand ruban vert sur 800 kilomètres de bananiers, palmiers, bambous, caféiers en mémoire, un sentiment d’insécurité absolument jamais éprouvé (l’armée et la police sont tellement présentes sur les routes et dans les villes)….bref, on a adoré ce pays !
Aujourd’hui les Farc, de moins en moins nombreux, sont repoussés dans les montagnes frontalières et les narcotrafiquants se font très discrets : révolue l’époque de Pablo Escobar !!
Un monde donc entre la réalité de 2008 et l’image véhiculée : une véritable injustice de ne réduire la belle Colombie qu’aux kidnappings et à la cocaïne !!
6 JOURS INOUBLIABLES SUR UN CARGO :
Dimanche 30 novembre-Samedi 6 décembre.
Grosse émotion quand le camping car quitte dans la nuit le plancher des vaches, suspendue au bras d’une grue pour gagner une soute réfrigérée !
Le capitaine du bateau nous explique en effet qu’il ne peut déplier à l’arrivée au Costa Rica la rampe d’accès à la soute garage.
Alors soit ! Que la Maison Blanche vole (ça manquait à son palmarès !) !!!
Nous découvrons avec plaisir le confort et l’espace de nos 2 cabines, le mess des officiers où nous allons prendre chaque repas, le salon TV, la salle de sport, la petite piscine … : un cargo marchand conçu pour accueillir des passagers !
Le Horncap : compagnie Hornlinie allemande, pavillon libérien, équipage russe (une vingtaine d’hommes).
: transporte containers, véhicules, bananes et passagers (6 cabines doubles).
Nous levons l’ancre dans la nuit direction Puerto Turbo, au sud de Cartagène, pour y charger, au large des côtes, des tonnes de bananes destinées aux marchés européens.
Le port, situé en pleine mangrove, est inaccessible pour un bâtiment tel que le nôtre : ce sont donc les barges remplies de bananes vertes qui viennent à flanc du cargo ; l’opération « bananas » durera près de …………….40 heures !!!!!!!!!
Embarqué en pleine mer, un service privé de sécurité armé jusqu’aux dents est supposé nous défendre contre d’éventuels pirates (un cargo en otage représente une belle rançon !), et les chiens de lutter contre le chargement de substances illicites : nous sommes toujours en Colombie !!!!
Un peu de navigation en mer des caraïbes avant la prochaine étape : la baie de Panama.
Le cargo y fait le plein de fuel lourd, léger, et d’eau douce pour son retour à Anvers, via Douvres.
Cette fois, c’est un mini tanker qui vient se coller à flanc du cargo ; durée de l’opération : une douzaine d’heures.
Puis, nous arrivons à destination, Puerto Limon, où nous attendons plusieurs heures l’autorisation d’accoster, en marche arrière, sur l’unique deck qui ne peut accueillir que 3 bâtiments à la fois.
C’est un pilote du port qui prend alors le commandement du navire pour effectuer la manœuvre.
Vers minuit, le camping car s’élève de nouveau à des hauteurs vertigineuses pour être délicatement posé sur le sol costaricien. OUFFFFFFFFFFFFFFFFFF… !!!!
Nous passons une dernière nuit sur le Horncap avant de continuer l’aventure en Amérique Centrale !!!