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La p'tite Vadrouille

8 mars 2009

LA COLOMBIE

La Colombie : mercredi 12 Novembre au Dimanche 30 Novembre

Au début de notre voyage, nous ne savions pas comment nous passerions d’Amérique latine en Amérique centrale : par voie maritime bien sûr, puisqu’aucune route n’existe encore dans le Darien, cette bande de terre couverte de forêt vierge qui relie le Panama à la Colombie.

Mais fort des témoignages des voyageurs rencontrés ces mois derniers, renseignements pris sur les passages cargo et les tarifs (exorbitants !!!), nous avons décidé de remonter la Colombie jusqu’à Cartagène pour embarquer sur la compagnie Horlinie mi-décembre.

Une panne du système informatique tant du côté équatorien que du côté colombien nous fait perdre de précieuses heures de conduite et nous contraint à passer la nuit au poste frontière ; on nous a en effet fortement conseillé de rallier les 250 kilomètres jusqu’à Popayán sans trop s’arrêter et donc d’entamer cette route au petit matin (cette zone frontalière est, comme celle côté vénézuélien, au nord, le repère des Farc).

Nous arrivons sans aucun souci dans le centre ville de Popayán qui est en pleine effervescence en cette fin d’après-midi : plusieurs milliers de manifestants réclament justice dans l’affaire de la « pyramide », escroquerie bancaire où beaucoup ont perdu tous leurs biens.

Nous attendons donc le lendemain pour découvrir cette superbe ville coloniale, toute blanche, très accueillante et très commerçante : l’occasion de faire nos premiers achats de Noël, en toute discrétion concernant Samuel !

                                                  01_POPAYAN

Nous remontons le pays par l’Eje Cafetero, l’axe cafetier, et passons une journée dans le très beau parc du Café : un peu de culture pour tout savoir ou presque sur cette petite baie rouge qui fait encore la fortune des planteurs, et beaucoup d’amusement dans les manèges à plus ou moins grande sensation !

Nous bivouaquons 3 nuits dans la superbe finca de Carlos, qui nous offre l’hospitalité le temps de notre séjour dans les parages : immersion totale dans une famille colombienne plutôt aisée et vraiment très sympathique !

Après une demi-journée dans le zoo de Pereira où il nous est donné de voir de très très près l’incroyable dentition d’un hippopotame, nous passons 3 jours à Medellin, célèbre pour son cartel, aujourd’hui moins puissant que celui de Cali !

Nous commençons par une vue panoramique de la ville depuis le Cerro Nutibara qui abrite le Pueblito Paisa, réplique d’un petit village typique de la région d’Antioquia.

Puis, nous installons la Maison Blanche dans un parking gardé 24H/24H en plein centre ville : sans doute le bivouac le plus bruyant du voyage mais nous sommes à 2 pas de la Plazoleta de las Esculturas, jardin public qui abrite 23 bronzes du sculpteur national Botero, du musée interactif qui réconcilie Samuel avec le cinéma 3D ( grande frayeur à Santiago du Chili !), et du métro qui nous mène au téléphérique qui lui-même dessert tout un quartier pentu de la ville : une réponse originale et écologique en termes de transport urbain !

                                            21_L_UN_DES_23_BRONZES_DE_BOTERO

Dès notre arrivée à Cartagène, nous nous présentons au correspondant de la Horlinie et effectuons les premières démarches douanières (bien nous en a pris !!!!!!!!!!!!!), passons le weekend- end à flâner dans les belles ruelles de cette magnifique ville coloniale ceinturée de remparts, et défendue par l’imposant Fort San Felipe, puis partons plus au nord, à Taganga.

Nous passons quelques jours à profiter de la langueur caraïbe quand un soir, à l’ouverture de nos boîtes mails, nous apprenons que notre cargo est annulé : il nous faut attendre fin décembre, soit un mois complet ou bien attraper celui de dimanche alors que nous sommes vendredi soir.

Vitesse et précipitation : changement immédiat de rythme !!!!!

Nous plions bagage dans la minute pour être le lendemain matin à la première heure à Cartagène.

Toutes les démarches (et elles sont nombreuses !!!!!!) sont faites dans la journée du samedi pour embarquer le dimanche après-midi après la dernière formalité : la brigade anti-narco dont l’inspection durera approximativement 1 minute !!!

Nous quittons la Colombie après avoir pleinement goûté à l’accueil et à la gentillesse de ses habitants, un grand ruban vert sur 800 kilomètres de bananiers, palmiers, bambous, caféiers en mémoire, un sentiment d’insécurité absolument  jamais éprouvé (l’armée et la police sont tellement présentes sur les routes et dans les villes)….bref, on a adoré ce pays !

Aujourd’hui les Farc, de moins en moins nombreux, sont repoussés dans les montagnes frontalières et les narcotrafiquants se font très discrets : révolue l’époque de Pablo Escobar !!

Un monde donc entre la réalité de 2008 et l’image véhiculée : une véritable injustice de ne réduire la belle Colombie qu’aux kidnappings et à la cocaïne !!

6 JOURS INOUBLIABLES SUR UN CARGO :

                          Dimanche 30 novembre-Samedi 6 décembre.

Grosse émotion quand le camping car quitte dans la nuit le plancher des vaches, suspendue au bras d’une grue pour gagner une soute réfrigérée !

Le capitaine du bateau nous explique en effet qu’il ne peut déplier à l’arrivée au Costa Rica la rampe d’accès à la soute garage.

Alors soit ! Que la Maison Blanche vole (ça manquait à son palmarès !) !!!

                                             48_POUR_ATTERRIR_AU_FOND_D_UNE_CALLE

Nous découvrons avec plaisir le confort et l’espace de nos 2 cabines, le mess des officiers où nous allons prendre chaque repas, le salon TV, la salle de sport, la petite piscine … : un cargo marchand conçu pour accueillir des passagers !

Le Horncap    : compagnie Hornlinie allemande, pavillon libérien, équipage russe (une vingtaine d’hommes).

                     : transporte containers, véhicules, bananes et passagers (6 cabines doubles).

Nous levons l’ancre dans la nuit direction Puerto Turbo, au sud de Cartagène, pour y charger, au large des côtes, des tonnes de bananes destinées aux marchés européens.

Le port, situé en pleine mangrove, est inaccessible pour un bâtiment tel que le nôtre : ce sont donc les barges remplies de bananes vertes qui viennent à flanc du cargo ; l’opération « bananas » durera près de …………….40 heures !!!!!!!!!

Embarqué en pleine mer, un service  privé de sécurité armé jusqu’aux dents est supposé nous défendre contre d’éventuels pirates (un cargo en otage représente une belle rançon !), et les chiens de lutter contre le chargement de substances illicites : nous sommes toujours en Colombie !!!!

                      

                                              50_CHARGEMENT

Un peu de navigation en mer des caraïbes avant la prochaine étape : la baie de Panama.

Le cargo y fait le plein de fuel lourd, léger, et d’eau douce pour son retour à Anvers, via Douvres.

Cette fois, c’est un mini tanker qui vient se coller à flanc du cargo ; durée de l’opération : une douzaine d’heures.

Puis, nous arrivons à destination, Puerto Limon, où nous attendons plusieurs heures l’autorisation d’accoster, en marche arrière, sur l’unique deck qui ne peut accueillir que 3 bâtiments à la fois.

C’est un pilote du port qui prend alors le commandement du navire pour effectuer la manœuvre.

Vers minuit, le camping car s’élève de nouveau à des hauteurs vertigineuses pour être délicatement posé sur le sol costaricien. OUFFFFFFFFFFFFFFFFFF… !!!!

Nous passons une dernière nuit sur le Horncap avant de continuer l’aventure en Amérique Centrale !!!

                        

                               

                                        60__PAS_TOMBER_PAS_TOMBER

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8 mars 2009

L'EQUATEUR

L’Equateur : dimanche 12 Octobre au mercredi 12 Novembre.

Des douaniers sympathiques, des petits singes jaunes dans les arbres, un plein de gasoil pour l’équivalent de 13 euros (nous sommes dans le 2ème pays producteur de pétrole d’Amérique latine)…c’est un passage frontière des plus agréables !

Après quelques heures sur l’île de Jambeli, désertée en ce lundi hors saison, où nous découvrons la mangrove et ses palétuviers, nous passons 3 jours dans « la Perle du Pacifique ».

C’est du quartier très coloré de las Penas que l’on domine Guayaquil et son Malecon, longue promenade qui court sur plusieurs kilomètres le long du Guayas sur lequel nous naviguons une petite heure en bateau pirate.

                                     12_LAS_PENAS

Après la ville et ses plaisirs : une séance ciné I-MAX sur les dauphins, une promenade au parc Bolivar, petit jardin de centre ville où plusieurs dizaines de grands iguanes ont élu domicile, un changement des pneus avant qui sont plus que morts, une soirée d’anniversaire au Red Crab, excellente adresse pour un festin de ces petites bestioles (on n’a pas 37 ans tous les jours !) …nous prenons la route des plages.

Ce sont d’abord 3 jours d’intense farniente à Data de Playas : immenses plages désertes, soleil radieux, body-board, pêche à la telline et un happy birthday bis version barbecue, pinata et spectacle live de nos deux artistes !

Nous remontons par Manglaralto, Mantanito, réputé des surfeurs aguerris pour sa très belle vague, et Puerto Lopez où la Maison Blanche ne peut manifestement pas embarquer sur le ferry qui traverse la baie (nous y laisserions à coup sûr et au minimum le pare-choc arrière !). Nous rebroussons donc chemin pour contourner cette grande baie et gagner Canoa, petite station balnéaire bien connue des routards croisés ces mois derniers.

Promenades à cheval et cheveux tressés sur la plage pour les uns, courses à vélo et premières vagues en surf pour d’autres (c’est pour le jeu : « Qui est Qui ? »), rencontre avec Elise, jeune compatriote mais grande voyageuse ….bref, rien de très violent ni bien désagréable !!

                                      27_SUR_LA_PLAGE_DE_CANOA

Après la plage, retour aux montagnes à Banos et ses eaux thermales, ses nombreuses cascades que nous partons découvrir en quad, et son excellente fondue bourguignonne, made par ……..un français, off course !

Nous bivouaquons une nuit à près de 4 000 mètres d’altitude entre Latacunga et Zumbahua pour « apercevoir » le lendemain entre 2 draches intenses et 2 nappes de brouillard épais la lagune, objet de l’excursion en question. Sans commentaire …

Nous rencontrons cependant Philippe, instituteur en poste à l’école française de Quito, qui nous propose de stationner devant chez lui le temps de découvrir la capitale.

Romane est aux anges : un copain de son âge, Romain, qu’elle retrouve l’après-midi au retour de l’école et une belle journée dans la classe de CM2 de Philippe qui lui a proposé de faire l’exposé de notre voyage, carte, photos et camping-car à l’appui !

Super souvenir pour notre écolière !!!

                      45_LA_CLASSE_DE_CM2_DE_PHILIPPE 

Quito, à 2850 mètres d’altitude, conjugue passé colonial (la vieille ville magnifiquement préservée est classée au patrimoine mondial de l’humanité) et modernité : nous y visitons la maison du Maréchal Sucre, libérateur de Quito du joug espagnol pendant la guerre d’indépendance, la Compania de Jesus, l’église « aux 7 tonnes d’or », le capilliculteur à 1$ la coupe pour Samuel (l’Equateur a adopté le dollar américain il y a quelques années), le Vulcano Park et ses manèges au pied du téléphérique qui mène au sommet d’une des nombreuses montagnes qui entourent la capitale : le point de vue est certes panoramique mais nuages et pluie sont encore de la partie !

Nous achevons notre séjour chez nos nouveaux amis par une soirée langouste (dès que nous sortons de notre roulotte, nous nous embourgeoisons facilement !!!!!!!!!!), et la visite du célèbre site de la Mitad del Mundo, latitude 0°0’0’’ à quelques kilomètres de Quito.

La ligne définie mathématiquement par triangulation (grâce aux montagnes) en 1736 par une expédition franco-espagnole est proche de quelques centaines de mètres seulement de celle définie par GPS (Cocorico !!!!!!!!). Cette dernière est matérialisée au musée Inti-Nan où nous expérimentons par exemple le sens d’écoulement de l’eau dans un lavabo à un mètre au nord, puis un mètre au sud de la ligne, puis sur la ligne équateur.

                         47_LIGNE_GPS

Tchao Christelle, Philippe et Romain : nous reprenons la route pour passer une journée sur le beau marché artisanal d’Otovalo et un dernier bivouac équatorien sur les bords des lagunes de Mojanda.

Prochaine étape : l’énigmatique mais très attendue Colombie !!!!!!!

3 novembre 2008

PEROU : DE LA CORDILLERE BLANCHE A LA FRONTIERE EQUATORIENNE :

Jeudi 2 octobre au Dimanche 12 octobre.

En quelques cent kilomètres nous passons du niveau de la mer à 4 100 mètres d’altitude : changement radical de climat !!

Partis de très bon matin, nous nous arrêtons pour le breakfast face à la Cordillère Blanche, à coté d’une petite école rurale ; certains enfants marchent 2 heures dans les montagnes pour s’y rendre, quelques femmes préparent le déjeuner, dehors, au feu de bois…la vie ici est très rude et les vêtements, chaussures, peluches que nous offrons sont vraiment les bienvenus. Nous prenons quelques photos que nous imprimons immédiatement : petit souvenir de notre passage dans cette école hors du temps.

09_AVEC_LA_DIRECTRICE

Puis ce sont plusieurs heures d’une horrible piste pour atteindre Chavin de Huantar, site archéologique de la 1ère grande civilisation péruvienne (200 av J.C ; son influence artistique et religieuse dura plus longtemps que celle de l’empire romain) fondée, semble-t-il sur la terreur exercée sur le peuple par une caste religieuse puissante. L’intérieur de la grande pyramide qui domine ce centre religieux où l’on vénérait entre autres l’homme-jaguar, est un labyrinthe de corridors, galeries et chambres sur trois niveaux, terrain de jeu idéal pour certains d’entre nous !!

Nous remontons ensuite le Callejon de Huaylas, belle vallée verdoyante (mais régulièrement touchée par de grandes catastrophes naturelles : le terrible séisme de 1970 a dévasté toute la vallée et causé 80 000 morts…) par Huaraz, Monterrey et ses eaux thermales, le récréo campestre la Costa Verde pour un dimanche farniente où nous goutons à une grande spécialité péruvienne, le cochon d’inde (bof !!!), le parc national de Huascaran et sa lagune Llanganuco aux eaux turquoises (nous ménageons la Maison Blanche en effectuant l’excursion en taxi !), jusqu’au joli village de Caraz.

17_LAGUNA_LLANGANUCO

Puis nous rebroussons chemin jusqu’à Huaraz pour prendre la piste qui va nous ramener à l’océan : dommage, la Cordillera Blanca, chaine de montagnes aux neiges éternelles qui rassemble le plus grand nombre de sommets de plus de 6 000 mètres d’altitude après l’Himalaya (l’Alpamayo à 5 947 m est même considéré comme l’un des plus beaux du monde) est restée ces jours derniers dans les nuages !

Très motivés, nous roulons jusqu’à 23H pour bivouaquer au village côtier Las Tortugas : petite déception, il n’y a plus aucune tortue depuis quelques années grâce au travail acharné des pêcheurs …

Nous passons par Chimbote et bivouaquons 3 nuits à Huanchaco, jolie station balnéaire où les caballitos de totora (petits chevaux de roseau), frêles mais insubmersibles esquifs des pêcheurs n’ont quasiment pas évolué depuis les incas. 

33_IDEAL_POUR_PASSER_LA_VAGUE

A quelques kilomètres de là, ce sont les ruines de Chan-Chan, ancienne capitale du royaume Chimu (X –XV ème siècle), plus grande cité du monde entièrement en adobe.

Des 9 palais-citadelles ( sur 18 km²) nous visitons celui de Tschudi et notre guide nous conte les places de cérémonies, les habitations, les sépultures, les greniers, les motifs de poissons, d’oiseaux, de lunes, d’arc-en-ciel qui se répètent à l’infini sur les murs magnifiquement restaurés, (et entretenus au jus de cactus !) et bien sûr les systèmes d’aqueducs et de canaux : les chimus avaient réussi à transformer le désert aride en fertiles plantations ( pour 70 000 habitants) et transmirent leur savoir aux conquérants, les incas !

29_ENTRETIEN_A_BASE_DE_JUS_DE_CACTUS

Nous apprécions aussi la belle et grande ville de Trujillo avant de découvrir les trésors des tombes royales de Sipan présentés au musée de Lambayeque.

La sépulture mochica, inviolée jusqu’à sa découverte en  1987, riche de céramiques, bijoux, masques, pectoraux en or et en argent, a révélé des informations inestimables sur cette civilisation extrêmement raffinée (200 av J.C) mais jusque là très méconnue. Les pièces archéologiques, leur présentation, la reconstitution des tombes et l’architecture même du bâtiment font de ce musée l’un des plus beaux que nous ayons vus jusqu’à présent.

Nous achevons le « culturel » par la visite des ruines mochicas de Tucume, considéré comme le plus vaste site archéologique à l’heure actuelle : Romane et Samuel reviendront dans une trentaine d’année pour découvrir la vingtaine de pyramides encore ensevelies sous le sable et la terre et les trésors qu’elles recèlent sans doute !!

Nous passons la frontière équatorienne à Macara le Dimanche 12 octobre à 10H00 après 7 semaines passées au Pérou, immense pays aux contrastes très marqués : du Nord au Sud, une étroite bande de désert très aride mais aux oasis luxuriantes court tout le long de ses côtes, une région montagneuse centrale, les Andes, composée de cordillères et d’altiplano, puis à l’Est, le bassin amazonien qui occupe 60% du territoire, à découvrir lors d’un prochain voyage !!

Le Pérou peut s’enorgueillir d’un immense héritage culturel ( des découvertes assez récentes ont prouvé qu’il est avec l’Egypte, la Mésopotamie, l’Inde et la Chine l’un des plus anciens foyers de civilisation), de beaux centres historiques coloniaux comme ceux d’Arequipa et de Cusco, de posséder l’une des 7 nouvelles merveilles du monde, le fabuleux  Machu Picchu, et des coutumes et traditions bien vivantes ;l’extrême pauvreté d’une partie de la population est aussi une réalité criante….

Tchao Pérou !

A nous l’Equateur et ses plages !!

Maillots de bain et hamacs : c’est à vous !!!!!

1 novembre 2008

DE CUZCO A L'OCEAN PACIFIQUE

Vendredi 26 septembre au Jeudi 2 octobre :

Après plusieurs cols à plus de 4 000 mètres d’altitude, 2 jours de virages et lacets ( c’est la 1ère fois que certains estomacs supportent mal les Andes !), des milliers d’alpacas, lamas et moutons, nous descendons sur la plaine côtière de Nazca : ses étranges figures géométrique qui s’étendent pour certaines sur plus d’un kilomètre, se sont parfaitement conservées durant plus de 1000 ans (on les date de 900 av J.C à 600 ap J.C pour les derniers ajouts) grâce à l’absence quasi-totale de pluie.

Découverts en 1940 par un aviateur, c’est la mathématicienne allemande Maria Reiche qui consacra sa vie (elle est décédée en 1998 à l’âge de 95 ans) à dégager, mesurer, étudier ces quelques 800 lignes, 300 figures et 70 animaux qui constituent encore aujourd’hui une énigme archéologique ; sa thèse du calendrier astronomique présidant aux travaux agricoles est cependant la plus couramment admise à ce jour.

L’idéal est de survoler ces vestiges des civilisations nazcas et paracas en petit « coucou » 6 places : nous nous contentons du mirador que fit construire M.Reiche pour surplomber deux de ces étranges géoglyphes !

 

03_MIRADOR_DE_M

A une vingtaine de kilomètres de Nazca, nous visitons le cimetière préinca de Chauchilla, nécropole de la culture nazca : une douzaine de tombes à ciel ouvert qui présentent des momies d’adultes, d’enfants, et même de bébés, entourées d’ossements, de cranes et tessons de poterie : un peu macabre …..mais dans un état exceptionnel de conservation grâce aux conditions climatiques de ce désert, un des plus secs de la planète (c’est d’ailleurs à Nazca que se trouve la plus haute dune connue au monde :2 078 mètres de sable !!)

Après les champs de coton et les orangeraies, nous passons deux jours dans un véritable décor de cinéma : une petite lagune bordée de palmiers en plein désert !

Nous y pratiquons les grands classiques : petit tour en buggy pour une vue panoramique de l’oasis de Huacachina , descente des grandes dunes de sable en sand-board, baignade et farniente à la piscine de l’hôtel qui nous a vendu le tour en buggy, et promenade au soleil couchant autour de la lagune…

 

10_EN_HAUT_DES_DUNES

Encore un peu d’exotisme à Paracas ! Nous achetons 4 beaux crabes pour 10 soles (soit 2,5 euros !!), quelques poissons et crustacés à la criée de San Andres, petit port voisin et passons la nuit sur la péninsule de Paracas, réserve nationale : grand festin dans un décor royal !!!

Réveil matinal pour l’excursion à las Islas Ballestas, petits îlots rocheux, sanctuaires de centaines de milliers d’oiseaux : pélicans, pingouins Humboldt, cormorans, pétrels…producteurs du fameux guano qui a fait la richesse du Pérou au 19ème siècle ; il se récolte encore de nos jours, tous les 4 ans, en tant que fertilisant mais aussi pour les besoins de l’industrie ……….cosmétique !!!!!

Superbe coin de nature, avec l’odeur en plus !!!!!!

C’est en longeant les côtes de la péninsule que l’on découvre le Candélabre de Paracas, autre énigme de la civilisation du même nom (1 300 av J.C-200 ap J.C) admirablement conservé grâce à sa situation « dos au vent » et à la « sédimentation » due au sel.

Il représente sans doute le cactus San Pedro qui pousse dans les Andes et bien qu’on ne puisse pas le dater avec précision, il semble qu’il ait servi de repère aux navigateurs.

 

23_CANDELABRE_DE_PARACAS

Après 2 heures de superbe nature nous rentrons au port escortés par un petit groupe de dauphins : magique !

Ravis de cette halte en bord de mer, nous passons par Pisco, du même nom que le très fameux alcool péruvien, ravagée il y a une année par un tremblement de terre et longeons la côte pacifique sur quelques centaines de kilomètres ; nous ne nous arrêtons pas à Lima car nous venons de visiter de très beaux centres historiques coloniaux à Cusco et Arequipa (et verrons ceux de Quito et sans doute Carthagène), nous n’avons pas envie de galérer pour circuler et nous stationner (ce qui est toujours le cas dans les grandes villes et donc dans les capitales !), et nous voulons fuir au plus vite la chape de nuages bas due à la rencontre des courants Humboldt et del Nino ( phénomène qui dure environ 6 mois par an !!)

Nous passons donc notre chemin et quittons la panaméricaine et l’océan pour retrouver les montagnes des Andes et les très hauts sommets de la Cordillera Blanca !

27 octobre 2008

PEROU : PUNO – AREQUIPA – CUSCO

Du 22 août au 26 septembre 2008

Nous passons aisément la frontière à Copacabana mais quelques km plus loin, au premier barrage, la police péruvienne nous rappelle qu’ici la ceinture de sécurité est obligatoire, mais finalement consent à transformer l’amende encourue (la « multa ») en « collaboration » (ben tiens !), que nous négocierons à 0,7 € !

Nous arrivons à Puno, 3800M d’altitude et capitale de l’altiplanoaltiplano péruvien, en soirée et réservons pour le lendemain un tour sur les îles UROS, les célèbres îles flottantes, situées à 1H de Puno, où tout est bâti en roseau (la « totora »), jusqu’au sol lui-même, qui est constitué d’un enchevêtrement épais de roseau posé sur pilotis ; A mesure que les couches inférieures des roseaux pourrissent, on en rajoute de nouvelles par-dessus. Marcher sur ce sol flottant procure une sensation curieuse. Les embarcations en roseau, qui demandent de 3 à 6 jours de travail, mettent 6 à 9 mois avant de pourrir. La totora a également une fonction alimentaire car sa racine est comestible ; ns y avons goûtée. Aujourd’hui les 300 habitants de ces îles vivent quasi exclusivement des revenus tirés des nombreuses visites touristiques : chaque groupe est accueilli sur un des 40 îles amarrées les unes aux autres (une île est un carrée de 15 m de coté sur lequel sont bâties une huitaine de « cases » et où vivent 3 à 4 familles) suivant un rituel bien rodé : explications « techniques », visite des cases et découverte de l’artisanat, en particulier le tissage : le tout dans une ambiance agréable et un cadre magnifique.

03_ET_LEURS_EMBARCATIONS

Après les îles et 5H de route avec plusieurs cols à 4500M, ns arrivons à Arequipa, deuxième ville du Pérou, isolée entre mer et montagne et dominée par 3 volcans dont le Misti (5822 m) et le ChachaniChachani (6075 m).

Située au cœur d’une oasis verdoyante, cette cité opulente est surnommée la « ville blanche » en raison du principal matériau de construction de ses grandes demeures coloniales : le sillar, pierre volcanique, d’un blanc étincelant sous des cieux ensoleillés toute l’année.

Nous y passerons 10 jours, confortablement installés dans le jardin de l’hôtel « Las Mercedes », le temps d’en visiter les nombreux édifices religieux, dont la COMPANIA, magnifique église construite par les jésuites et surtout le CONVENTO DE SANTA CATALINA.

Après avoir abrité pendant 4 siècles une communauté de carmélites issues des riches familles espagnoles de la région, il est ouvert au public depuis 1970. Fondé en 1580, il occupe une superficie de + de 20 000 M2 et abritait jusqu’à 500 religieuses. Les couventines devaient être d’origine espagnole et apporter une dot de 1000 pesos d’or pour entrer dans l’ordre (certaines très riches héritières ont apporté bien plus et ont pu se faire construire de vastes demeures, très éloignées des « cellules » de bon nombre de couvents), elles avaient leurs domestiques particulières et mangeaient dans de la vaisselle de porcelaine, sur des nappes en damas et des couverts en argent.

Santa Catalina est une citadelle au milieu de la ville. En y pénétrant on se retrouve en plein XVIe siècle. C’est un dédale de patios, de cloîtres ornés de fresques, de maisons particulières, de bâtiments monastiques séparé par de véritables rues, bâtis en sillar coloré de couleurs gaies, ocre, jaune et bleu. La plus grande partie se visite, mais il reste des bâtiments où vivent encore une vingtaine de religieuses.

01_COUVENT_SANTA_CATALINA

 


Nous visitons aussi le très intéressant Museo de los Santuarios Andinos, qui abrite l’une des découvertes les plus marquantes de ces dernière années, la célèbre « Juanita vierge des glaces », momie d’une jeune inca sacrifiée il y a 500 ans sur les hauteurs gelées du mont Ampato (6 380 m) et que les glaces éternelles ont conservée presque intacte jusqu’au jour de sa découverte en 1995. L’irruption du SabayancaSabayanca, volcan voisin dont les cendres se déposèrent sur l’Ampato, provoque la fonte partielle des glaces, découvrant le corps momifié. L’archéologue américain John Reinhard et le guide péruvien Miguel Zarate, qu’une extraordinaire intuition avait poussé à organiser une expédition vers le sommet, la découvrirent qq heures plus tard avant que le soleil n’ait eu le temps de trop l’abîmer. La visite commence par un documentaire qui relate la découverte et reconstitue le parcours du cortège composé des prêtres et des enfants destinés à être sacrifiés, issus des familles les plus nobles, pour lesquelles le choix d’un de leurs enfants était un immense honneur, ces derniers étant destinés à se réincarner ensuite en dieu ou déesse ; puis toute la cérémonie, qui durait plusieurs jours, préparatrice au sacrifice (le tout se passant à + de 6 000 m avec un équipement des plus sommaires, des sandales en cordelettes…). Les enfants étaient vêtus des plus beaux vêtements, parés des plus beaux bijoux en or et argent, « drogués » à la Chicha, alcool de mais très fermenté, et étaient inconscients avant d’être « assommés » d’un coup précis et fatal puis enterrés. Juanita n’est pas la première momie sacrificielle retrouvée au sommet des Andes, mais c’est la mieux conservée de toutes et la première femme.

Cette visite est extrêmement prenante et passionnante, comme le fût celle du MAAM à Salta, où sont exposées les 3 momies d’enfants retrouvées ensembles par le même archéologue américain en 1999 au sommet du LlullaillacoLlullaillaco à 6 739 m. 

Nous attendons aussi à Arequipa de recevoir les cours du CNED pour Romane, que nos amis Armelle et François ont apportés de France dans leurs bagages et postés de Bogota ; et nous y croisons Emma et Thomas, rencontrés une première fois vers Trinidad en Bolivie. Sur leurs conseils, nous les rejoignons dans une charmante station balnéaire à 2H de route : MOLLENDO, où nous profitons pendant 3 jours des immenses plages mais pas de l’océan, trop froid à cette saison sous ces latitudes et passons plusieurs heures à observer des pélicans (balourds à terre mais incroyablement majestueux en vol) aux lagunas de Mejia.

25_SAM_CHASSEUR_DE_MOUETTES

En remontant vers CUSCO nous passons aux thermes de CHIVAY et par le splendide CANYON DE COLCA et son célèbre mirador, la CRUZ DEL CONDOR, d’où nous admirons pendant 2 H. les évolutions d’une dizaine de condors, qui nous font une véritable démonstration style patrouille de France, en passant parfois à 3 m au dessus de nos têtes.

44_A_L_ATTAQUE

A CUSCO, nous nous posons au camping QUINTA LALA, comme tous les voyageurs motorisés de passage, et avons l’excellente surprise de voir arriver un camping car français : Stéphane, Caroline et leurs 3 enfants Manon 9 ans, Romane 8 ans et Thomas 6 ans, qui voyagent depuis 2 mois en Amérique du Sud.

Aussitôt se forment le groupe des filles et le groupe des garçons, qui passent une semaine à profiter du vaste terrain, de la cuisine en dure à disposition et de la dizaine de poules pour partir à l’aventure, cuisiner, chasser…et bien sûr organiser le classique et néanmoins très attendu « spectacle des enfants» : cette fois une pièce de théâtre avec prince, princesse et sorcière.

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Alors que Stéphane et Caroline emmène le groupe des filles, nous emmenons les 2 garçons pour visiter Cuzco, ancienne capitale de l’empire Inca (Cuzco signifie « le nombril » en quechua et était pour les Incas l’ombilic du monde). A son apogée au XVe siècle Cuzco était déjà une métropole riche, à l’architecture imposante.

D’énormes murs aux pierres parfaitement ajustées sans aucun mortier témoignent encore du génie technique des Incas (la visite des imposants vestiges de la forteresse de SacsahuamanSacsahuaman, situé à qq pas du camping, édifiée à l’aide de blocs mégalithiques de parfois + de 15 tonnes, démontre ce génie constructeur). Les conquistadors bâtirent d’ailleurs leurs propres édifices sur les indestructibles fondations Incas, ce qui confère, encore aujourd’hui, un style unique à la ville ; à l’image du couvent Santo Domingo où nous pouvons voir les très beaux bâtiments religieux reposants sur des murs incas.

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Souhaitant éradiquer la « païenne » culture Inca, les Espagnols construisirent à Cuzco un très grand nombre d’églises, toutes plus belles les unes que les autres (pour la plupart reconstruites après le tremblement de terre de 1650 qui détruisit les constructions espagnoles mais pas les fondations incas).

Le centre de Cuzco a été remarquablement conservé et en nous promenant dans les étroites ruelles autour de la plaza de Armas, sillonnées en leur milieu par un caniveau de pierre, tel qu’à l’époque des Incas, et sous les balcons de bois des belles demeures coloniales, ainsi que dans le quartier San Blas avec ses galeries d’art et les échoppes des artisans, nous admirons sans limites ce magnifique style hispano-incahispano-inca propre à la ville qui vit à la fois dans le passé et dans le présent et demeure au carrefour de 2 cultures.   

 Après le départ de nos amis, nous prenons la direction de OLLANTAYTAMBOOLLANTAYTAMBO, à 70 KM, village le plus proche du MACCHU PICCHU, accessible avec la Maison Blanche.

Sur la route, nous visitons le très joli village de CHINCHEROCHINCHERO ; les salineras de MARAS, où les habitants du village profitent d’une source d’eau tiède et salée, pour exploite de petites concessions et récolter ainsi, dans un cadre magnifique, qq kilos de sel ; et le site de MORAY, où d’immenses terrasses circulaires permettaient aux incas d’expérimenter de nouvelles techniques agricoles.

A OLLANTAYTAMBOOLLANTAYTAMBO, nous stationnons sur le parking des bus amenant leur flot de touristes de CUSCO, car c’est d’ici que partent les trains qu’emprunte obligatoirement tout visiteur qui préfère éviter les 4 jours de marche magnifiques mais difficiles du « Camino del Inca » reliant CUSCO à MACCHU PICCHU. 

Après 1H40 de train et 30 min de bus, nous arrivons enfin sur le site et comprenons en un instant pourquoi il a été élu parmi les « 7 nouvelles merveilles du Monde » en juillet 2007 : grandiose !!

Situé à 2400 m, en pleine jungle amazonienneamazonienne, le MACCHU PICCHU (le « vieux pic ») est le nom que les indiens de la région ont donné à l’éperon rocheux au sommet duquel est installée la ville. Le piton qui le surplombe s’appelle HUAYNA PICCHU (le « jeune pic »).

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Un peu d’histoire : en juillet 1911, alors que l’explorateur américain Hiram BINGHAM campe sur les rives de l’Urubamba, la rivière qui serpente au pied du MACCHU PICCHU, il rencontre par hasard un campesino du nom de Melchor ARTEAGA, qui le mène jusqu’aux ruines, envahies par la forêt vierge. Sur le moment, il ne soupçonne pas l’importance du site mais rapidement il le reconnaît comme « le plus pur chef d’œuvre des Incas ».

On décrit le plus souvent MACCHU PICCHU comme un refuge secret des Incas, farouchement caché aux conquistadores. Mais les Espagnols, qui avaient beaucoup d’alliés parmi les indigènes, n’auraient pu ignorer l’existence de toute une région active et bien peuplée (par la suite d’autres villages oubliés furent découverts). Pourtant ils n’en apprirent jamais l’existence. Pourquoi ?

La seule explication plausible est que beaucoup d’indiens l’ignoraient eux-mêmes. Pour une raison inconnue, les villes de cette région furent abandonnées avant la conquête et leur souvenir s’éteignit. Plusieurs hypothèses ont été avancées.

La plus plausible à ce jour, est que MACCHU PICCHU était un « domaine royal » appartenant à l’Inca PachacùtecPachacùtec et fut fondé et peuplé par la « panaca » (la lignée) de l’Inca et que, une fois cette lignée éteinte, une génération ou deux après PachacùtecPachacùtec, la région fut rapidement abandonnée.

La seule certitude est que MACCHU PICCHU fut construite, habitée et abandonnée en l’espace de 100 ans. Le reste n’est que conjonctures.

Après 4 H de visite, nous revenons sur le plancher des vaches la tête pleine des paysages magnifiques et des vues grandioses du site et les jambes fourbues car nous avons beaucoup grimpé et descendu.

L’étape suivante sera encore plus sportive : en effet le site de Pisac est a peine moins spectaculaire que Macchu Picchu mais beaucoup plus vaste. C’est aussi le site archéologique inca le plus complet après Macchu Picchu et se compose comme toutes les villes fortifiées des incas, de plusieurs séries de terrasses agricoles, de groupes d’habitations, de greniers défendus par des tours et des forteresses et aussi d’une nécropole de niches dans une falaise toute proche.

En dehors des ruines, Pisac est également renommée pour son marché artisanal dominical qui transforme tout le village en immense marché et accueille aujourd’hui autant de cars de touristes que de campesinos en costume aux couleurs vives, coiffés d’un chapeau ont la forme indique le village d’origine. Nous déambulerons toute une matinée dans les ruelles du village à nous régaler les yeux dans une ambiance de braderie avant de retourner qq jours à notre camp de base à Cuzco

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25 septembre 2008

20 DERNIERS JOURS EN BOLIVIE

Samedi 2 août – Vendredi 22 août :

Après une pause déjeuner à El Torno dont la place centrale abrite une famille de 8 paresseux (surprenant animal !), nous gagnons Samaipata par une belle route de montagnes verdoyantes, d’où l’appellation de « petite suisse » bolivienne.

Nous y visitons le musée archéologique qui prépare à la découverte del Fuerte considéré comme le plus grand site rupestre du continent : une immense pierre taillée de 200x60 mètres aurait servi par la suite de centre de cérémonie aux incas.

L’horrible piste qui y mène (la Maison blanche patine sérieusement sur la terre humide au point de ne pas nous monter jusqu’au sommet), le peu d’éléments d’information sur place et l’organisation même du site (on surplombe de loin le monolithe), ne nous laissent pas un souvenir impérissable…

Nous reprenons donc rapidement la route, aux paysages magnifiques, direction Cochabamba, 3ème ville du pays.

                                                                           

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A 50 kilomètres de l’arrivée : bloqueo ( barrage routier) des maîtres d’école !

Paralyser les villes pour pousser le gouvernement à la négociation est l’arme courante de beaucoup de professions. Nous étions à La Paz lors du très dur bloqueo des mineurs de Potosi, nous avons la chance de tomber sur celui des maîtres d’école qui entendent, au petit matin, les revendications des dizaines de camionneurs garés derrière nous et qui doivent se rendre au marché voisin pour vendre les bêtes et les légumes qu’ils transportent. Nous sommes donc autorisés à passer mais par le lit de la rivière( heureusement nous sommes en saison sèche), puis contournons les autres barrages par de petites pistes où nous payons des « péages » (quelques centimes d’euros …) improvisés par les villageois qui voient là une aubaine. Tant de véhicules qui traversent leurs villages paumés : ça peut bien rapporter un peu !!! Etrange Bolivie ….

Nous arrivons enfin dans Cochabamba, guidés par un sympathique motard qui nous permet d’éviter le dernier bloquéo et nous nous installons pour une dizaine de jours à la Casa Campestre, l’équivalent de l’Oberland de La Paz, en plus chic et plus spacieux.

Barbecue et farniente le 6 août, jour de Fête Nationale et le 10 août, jour de référendum (il est interdit de circuler en voiture), qui confirme la légitimité d’Evo Morales au pouvoir mais aussi celle des préfets autonomistes : le problème reste entier !!

Cochabamba, au nom exotique et chantant, est une ville très agréable, cernée de montagnes et dominée par un Christ blanc, le Cristo de la Concordia, plus haut de quelques centimètres que celui de Rio de Janeiro.

Nous profitons de ce séjour pour réaliser un des rêves de Laurent : équiper la Maison Blanche d’un gros pare-buffle chromé !!!

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Il faut aussi changer la batterie-moteur : là, ce n’est pas un rêve mais bien une nécessité ! Et pour quelques euros, la portière pliée par le vent en Patagonie perd ses écailles et retrouve son beau blanc d’origine.

Après une soirée au cirque où Romane, sur scène, remporte un petit concours de danse, quelques descentes de toboggan géant où nos petits chéris laissent quelques morceaux d’épiderme, divers achats au marché de la Cancha, un des plus fameux de Bolivie, nous achevons notre séjour par un dîner en amoureux et une soirée jazz-live dans un bistrot bien sympa.

Passage éclair à l’usine de gaz de La Paz : maintenant que nous y avons « nos entrées », nos bouteilles sont remplies illico presto !

Nouvelle visite au Mercado Negro pour quelques achats d’équipement informatique, puis nous prenons la route de Tiahuanaco, plus important site archéologique de Bolivie.

La culture Tiahuanaco  rayonne sur tout l’altiplano jusqu’à sa disparition au début du 12ème siècle quand l’empire inca commence d’émerger.

Le site est le théâtre d’une grande fête traditionnelle le 21 juin, jour du solstice d’hiver, où l’on célèbre le nouvel an Aymara ; des boliviens de toutes les régions du pays, le président de la république, mais aussi des milliers de touristes se déplacent pour prendre l’énergie du soleil levant.

La porte du Soleil, le temple semi-enterré aux quelques cent têtes anthropomorphiques sont de beaux vestiges de cette culture mais le manque  de moyens fianaciers pour la mise à jour d’éléments importants du site est flagrant et perdure depuis des décennies. Il faudra revenir dans peut-être 20 ou 30 ans pour découvrir la grande pyramide d’Akapana, toujours quasiment sous terre…

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Ultime étape du périple bolivien : le lac sacré Titicaca, plus haut lac navigable au monde à 3800 mètres d’altitude. Nous passons une semaine très agréable à Copacabana (qui a donné son nom à la mythique plage de Rio) : petit village très tranquille mais de grande importance religieuse à l’époque des incas, et encore de nos jours avec l’adoration de sa Vierge, sainte patronne de Bolivie.

Le spectacle dominical devant la cathédrale y est haut en couleurs : des dizaines de taxis, bus, voitures individuelles, décorés de fleurs et de guirlandes sont bénis à la chaîne, baptisés à la bière ou au petit mousseux sur fond de pétards !

Mécréants que nous sommes, nous n’infligeons pas ce régime à la Maison Blanche…d’autres avant nous s’y sont essayés et n’ont eu qu’à s’en repentir !!!!!!

Nous ne coupons pas cependant à l’heure de pédalo sur le lac !!

Nous partons pour la journée sur l’île du Soleil, haut lieu mythologique précolombien mais surtout haut lieu du tourisme en Bolivie ; nous préférons notre petite virée en bateau avec Pierre et ses amis pour un chouette barbecue sur une plage déserte du lac. Notre intrépide nageuse est la seule de nous 4 à oser la baignade dans le lac sacré à 10°c !!!

Nous passons donc des jours heureux à Copacabana et de supers soirées électro-jazz dans le bar de Pierre : Thomas à la basse ou au jumbe, Pablo au clavier et au micro et bien sûr Pierre au saxo. Génial !!!!

Notre permis de séjour expire dans une semaine ; il nous faut donc penser à passer au Pérou !

Nous retenons de la Bolivie des paysages extraordinaires, d’immenses contrastes entre l’altiplano et l’Oriente, de belles rencontres, des infrastructures routières souvent déplorables …un pays aux nombreuses difficultés, mais vraiment attachant bien que parfois difficile à saisir !

Tchao Bolivia, mais nous reviendrons ne serait-ce pour Potosi et Sucre que nous n’avons pas eu le temps de découvrir.

Nous passons la frontière le vendredi 22 août 2008, et je passe le stylo bic à Laurent pour conter la suite de nos aventures !!

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25 septembre 2008

BOLIVIE : DES MISSIONS JESUITES DE CHIQUITANIE A SANTA CRUZ

Samedi 12 juillet – Samedi 2 août  2008 :

C’est à la fin du 17ème siècle que les jésuites fondent San Ramon, San Javier,Conception, San Ignacio, Santa Ana (où après un surprenant concert de cloches à 4 heures du matin, nous assistons à la procession de Santa Carmen : les traditions sont vivantes et la foi fervente ), San Rafael et San José de Chiquitos ( dans l’ordre du périple et non de leur création ), lieux d’évangélisation, mais aussi centres économiques prospères, de protection et d’éducation des populations indigènes, persécutées par les colons. Quelques décennies plus tard, en 1767 précisément, les jésuites sont à ce point en conflit avec les colonisateurs, que le roi d’Espagne les expulse d’Amérique latine afin de remettre un peu «  d’ordre » dans ces régions (cf. le film Mission de Martin Scorsese).

Les villages ainsi créés ont gardé leur physionomie durant 3 siècles, mais c’est grâce à un architecte suisse Jésuite, Hans Roth, qu’ils ont retrouvé toute leur splendeur ; à partir des années 70, chaque église a été restaurée dans les traditions de matériaux et de savoir-faire de l’époque : déclarées Patrimoine Culturel de l’Humanité par l’Unesco en 1991, les missions boliviennes sont de toute beauté, de vrais havres de paix et de tranquillité.

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Nous bivouaquons un soir  à Papayo, petit hameau d’un autre temps où les femmmes et les enfants vont chercher l’eau au puits et où l’on s’éclaire à la bougie et au feu ; nous y improvisons une soirée cinéma en plein air pour une quarantaine d’enfants et quelques mamans : Pocahontas et Tarzan, en  espagnol bien sûr, remportent un vif succès !!!

Après avoir réglé notre pseudo problème d’injection en changeant le filtre à gasoil (le moteur se coupait inopinément depuis plusieurs jours tant le filtre était encrassé : diesel cra-cra ou fond de cuve ….), sur les conseils de Julien et ses 2 filles Bolivianos-Belges, nous partons pour Aguas Calientes. Nous passons 3 jours très agréables en compagnie de Carla et Boris, Suisses-Allemands rencontrés à l’Oberland de la Paz, sur les bords de cette rivière « thermale » complètement incroyable dont les eaux cristallines avoisinent les 40°c au milieu des palmiers….TOP !!!!

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A Santiago de Chiquitos, grande ballade sur les hauteurs de la serrania de Chiquitos (forêts à perte de vue) et à Roboré, nous passons la journée au Chorro San Luis, petite cascade aux eaux plus fraîches qu’il y a quelques jours !!

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Il nous reste 200 kilomètres de piste pour rallier Santa Cruz : nous attaquons avec un peu d’appréhension car plusieurs boliviens nous l’ont vantée comme étant « muy feo », à savoir vraiment moche (connaissant leur optimisme naturel, nous redoutons le pire !!).

Après 2 belles montées où plus d’un poids lourd patine dangereusement, nous restons bloqués 2 jours entiers dans un champ de tournesols : quelques heures de pluie ont en effet suffi à rendre la piste impraticable. Nous faisons les fonds de placards, et la ferme voisine nous dépanne de quelques oeufs et légumes, de pain frais pour le petit déjeuner : nous apprécions encore une fois la gentillesse des gens du campo.

Les plus surprenants sur cette piste sont sans aucun doute les Mennonites à l’allure « Petite maison dans la prairie », se déplaçant en voiture à cheval et vivant à l’ancienne, sans électricité ni eau courante et refusant toute technologie (ce sont les Amiches locaux). Ils parlent un dialecte proche de l’allemand et vivent pour la majorité d’entre eux à Colonia kilomètre 42.

Après un dangereux patinage sur les 500 derniers mètres de piste (un crétin a eu la bonne idée d’y vider sa citerne d’eau !), une immense file d’attente pour passer un pont à voie unique et donc en alternance (c’est la Bolivie dans toute sa splendeur !), nous nous garons pour quelques jours dans un parking gardé du centre ville de Santa Cruz : à nous la ville et ses plaisirs !!

Petit tour par le zoo, où l’anaconda que nous n’avons pas vu dans les Pampas, malade, est sorti de son aquarium pour être nourri de force d’un lapin entier : un peu ragoûtant mais c’est la nature !!!!

Autre divertissement : une petite séance cinéma dans un complexe ultra moderne à la Kinépolis, pour un Kung Fu Panda apprécié à l’unanimité !

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Pour l’utilitaire, la subsistance et les travaux manuels (eh oui, ça nous manquait un peu et Barbie doit renouveler sa garde- robes !), nous trouvons notre bonheur dans l’immense marché de la Ramada.

Nous passons donc une belle semaine à Santa Cruz, grande ville dynamique qui double sa population tous les 8 ans, cœur économique du pays et foyer du mouvement indépendantiste des régions, qui divise tant les Boliviens à ce jour.

31 juillet 2008

BOLIVIE : DE LA PAZ A TRINIDAD

Mercredi 25 juin – Samedi 12 juillet 2008

La Bolivie, grande comme la France et l’Espagne réunies, c’est environ un tiers d’altiplano à plus de 3 500 mètres d’altitude et deux tiers d’Oriente, à quelques centaines de mètres au-dessus du niveau de la mer où les ethnies et donc la culture et les traditions, le climat, et donc les paysages et la végétation sont radicalement différents.

C’est par la mythique « route de la mort » que nous quittons donc l’altiplano, de la Cumbre de La Paz à 4 600 m pour Coroico à 1 700 m d’altitude : 80 kilomètres de descente vertigineuse sur une corniche à voie unique ; une nouvelle route asphaltée à double sens, le plus gros ouvrage public jamais réalisé dans le pays, permet cependant depuis peu un trafic moins « mortel ».

Cette journée nuageuse confère aux paysages un côté féérique ; la végétation est luxuriante, les croix commémoratives des accidents fatals nombreuses, et fort heureusement nous ne croisons personne !

Nous arrivons dans les Yungas, vallées humides de transition entre les Andes et les plaines amazoniques, région de culture intensive de la banane, du café, du tabac et bien sûr de la feuille de coca : sa valeur culturelle et l’usage qui en est fait dans la société bolivienne (on la consomme sous forme de grosse chique pour ses vertus digestives, tonifiantes, contre le sorroche…) ont été défendus par Evo Morales, actuel et très controversé président de la république, lors de sa première intervention devant les Nations Unies. Pas d’amalgame donc entre consommation de feuille de coca et cocaïne !

Nous roulons trois jours sur des pistes dont certaines portions font largement concurrence à la « route de la mort », larguons les chaussettes pour les tongues et les polaires pour les bermudas : palmiers, bananiers, moustiques ….nous voilà en zone tropicale !!

Rurrenabaque, où la plupart des touristes se rendent en avion pour s’éviter les très fastidieux mais néanmoins superbes 400 kilomètres depuis La Paz, soit 20 heures en bus et 4 jours en Camping-car (ceux qui ont osé ce trajet se comptent sur les doigts d'une main), est une destination très prisée pour découvrir la forêt amazonienne et la Pampa, grandes plaines marécageuses où la biodiversité est exceptionnellement préservée.

Nous choisissons le Pampas Tour : 3 jours inoubliables en pirogue à moteur sur le fleuve Yacuma !

Les rives, cernées de grands arbres et d’une végétation dense sur quelques dizaines de mètres de large (au-delà de ce « ruban » végétal, ce ne sont que d’immenses plaines gorgées d’eau en cette saison mais entièrement inondées lors des pluies d’été), regorgent d’alligators et de caïmans qui réchauffent leur sang froid au soleil, de famille de carpinchos, gros rats d’eau à la bouille sympathique, de colonies de petits singes, de magnifiques oiseaux et de dauphins roses avec lesquels nous avons tenté à plusieurs reprises de nager.

Après le lever de soleil sur les Pampas et un bon petit déjeuner, nous partons équipés de bottes en caoutchouc à la «chasse» aux anacondas : après 4 heures de recherches infructueuses, nous renonçons à trouver boas et anacondas ; "mala suerte" dira notre guide, nous savons cependant qu’il n’a pas pu emmener notre groupe dans un marais plus propice car Romane et Samuel auraient été incapables de marcher dans parfois un mètre de boue.

Après une bonne sieste générale dans les hamacs du campement (quelques baraques sommaires entourées de grands arbres habités par ces petits singes jaunes que Romane et Sam ont plaisir à fournir en bananes et oranges), nous repartons en pirogue pour admirer encore la faune (on ne s’en lasse pas !!) et le coucher de soleil au Sunset Bar, grand rendez-vous des quelques campements du fleuve pour ce moment magique de fin de journée…

La pêche aux piranhas est quant à elle un vrai succès : notre Sam-Sam est le premier à en sortir un de l’eau, sous les applaudissements sincères de la pirogue !!! A notre actif, 4 spécimens frits dès notre retour au campement : l’expérience gustative n’est pas inoubliable…

Après ces trois jours de vie sauvage, nous retrouvons comme toujours avec plaisir le confort de notre maison blanche, restée sagement garée près du petit embarcadère de Santa Rosa.

Nous achevons notre séjour dans la région par une soirée au cirque : les enfants adorent et c’est aussi partager un peu de la vie sociale des villages où nous nous arrêtons.

Pour rejoindre la piste principale qui nous mènera à Trinidad, nous prenons un « raccourci », uniquement praticable en cette saison séche, qui débute par la traversée en bac ("ponton" pour les locaux) du Yacuma, large d’une vingtaine de mètres. Jorge et son fils Emiliano, en vacances quelques jours sur ces routes, nous apportent leur soutien psychologique pour ce passage un peu sportif. Ce premier « ponton » passé avec succès ( il en reste trois ; les ponts traditionnels seraient chaque année emportés par les crues : le passage du rio s’effectue donc sur des barges en bois ; un immense ouvrage en béton est cependant en construction sur l’un des trois fleuves.), nous partons pour quatre jour de pistes éprouvantes pour les suspensions de la maison blanche, à 15 km/h de moyenne, à la découverte de cette superbe Bolivie que nous ne soupçonnions pas : alligators, caïmans, carpinchos, grandes estancias d’élevage de zébus ( 400 000 têtes de bétail ont péri lors de la terrible saison des pluies de début d’année), hommes, femmes et enfants, tous armés de grandes machettes….

Nous retrouvons Jorge et Emiliano, le temps d’un excellent déjeuner à San Ignacio de Moxos, ancienne mission jésuite ; après une bonne baignade dans la lagune toute proche, nous nous installons pour la nuit sur la place centrale où beaucoup viennent profiter de la douceur du soir. Plus ouverts et accueillants que sur l’altiplano, les gens n’hésitent pas longtemps à engager la conversation pour parler de leur village, capitale folklorique de ce magnifique mais assez pauvre département du Béni.

Nous reprenons la route le lendemain avec à notre bord Thomas et Emma, sympathique couple américano-hispanique, grands voyageurs et supers compagnons de jeux pour Romane, direction Trinidad via les trois pontons ; le deuxième est une véritable épreuve car l’accès à l’arrivée est bloqué par un camion qui s’est quelque peu loupé au moment de monter sur la barge. Nous devons donc remonter par une rampe creusée hativement dans une glaise épaisse, très étroite, très pentue et rendue très glissante par la demi-heure de pluie que nous essuyons quand arrive notre tour de débarquer. Enorme stress quand le tracteur amorce le remorquage et immense soulagement quand il dégage la maison blanche de ce couloir infernal de terre !!!!!

Nous nous remettons de nos émotions à Trinidad ; bien que la ville soit peu folichonne, nous passons quelques jours agréables sur la Laguna Suarez : baignade, farniente, entretien général de la maison et travaux d’écriture (la mise à jour du blog laisse à désirer, paraît-il !!!!!)

Prochaine étape : Santa Cruz, capitale du département du même nom, via la belle et grande boucle des anciennes missions jésuites de Chiquitanie : en avant pour 700 kilomètres de piste !!!!!

31 juillet 2008

BOLIVIE : DU SUD LIPEZ A LA PAZ

SAMEDI 31 MAI – MERCREDI 25 JUIN 2008

Peu après le poste frontière, nous loupons la piste principale et de ce fait redescendons un peu vers le sud : peu importe, la piste est excellente, les paysages sauvages et …nous avons le temps !!

A San Cristobal, c’est la fête ! Il est 13h00 et pas moyen de casser la croûte car les qq vendeurs ne proposent que la bière  : ça sent terriblement, tous ou presque tiennent la cuite des grands jours, on pisse à droite, à gauche, au milieu de la rue…. bref, nous ne nous attardons pas plus que nécessaire !

Nous arrivons à Uyuni en pleine feria dominicale et passons la journée du lendemain à choisir l’agence qui nous emmènera pour une boucle d’environ 1 000 kilomètres ; les pistes et l’altitude ( jusqu’à 5 200 mètres) seraient en effet  pur suicide pour la maison blanche.

Nous partons donc en 4x4 en compagnie de Brice, jeune français ( il a notre âge !), de Marie et Philippe, très sympathiques cousins du Québec, et bien sûr de notre guide-chauffeur en direction du Salar.

Cet océan de sel, époustouflant vestige d’une immense et très ancienne mer intérieure

(-40 000 ans ; qui englobait aussi d’autres salars et certains lacs dont le très célèbre Titicaca ) est aujourd’hui une destination touristique phare et une source de revenus grâce, non seulement à l’exploitation du sel (évidemment !!) mais aussi du lithium ; le salar serait d’ailleurs la plus grande réserve mondiale de ce «  dispendieux » métal mou (à la québécoise !!! ).

Nous y visitons un hôtel de sel fermé depuis quelques années pour des raisons sanitaires ( problème d’évacuation des eaux usées ) et l’Isla del Pescado, couverte de cactus géants, dont certains spécimens ont plus de 1 000 ans.

Puis ce seront les lagunas Colorada et Verde ( nous ne la verrons pas verte mais aux trois-quarts gelée), un champ de geysers, le désert de Siloli et son célèbre Arbol de Piedra, modelé par l’érosion due au vent, les eaux thermales à 5 200 mètres ( petit malaise général en sortant du bassin)….le tout sous un soleil de plomb le jour et un froid terrible la nuit.

Nous dormons les deux nuits du circuit « chez l’habitant » où nous mesurons pleinement la rudesse de la vie des petits villages de l’altiplano : électricité solaire ou produite par un groupe électrogène, limitée à quelques heures le soir, pas d’eau le matin car toutes les canalisations sont gelées, et bien sûr pas de chauffage par – 20°c la nuit ( le thermomètre peut descendre jusqu’à –40°c !!! ; pas de petite flambée non plus parce qu’à ces altitudes il n’y a pas un seul arbre….).

La potion magique à la vodka de Marie et Philippe, antigel efficace contre les rigueurs de l’hiver québécois, est la bienvenue le deuxième soir !!

Heureux de rentrer sains et saufs malgré un chauffeur imbibé d’alcool enclin à prendre les pistes caillouteuses de l’altiplano pour un circuit de F1, nous retrouvons avec plaisir le confort de notre Maison Blanche après ces trois jours de paysages uniques au monde, inoubliables, et de chouette ambiance dans ce 4x4 majoritairement francophone.

Nous filons ensuite directement à La Paz car Laurent doit impérativement rentrer en France pour y effectuer quelques démarches administratives.

Nous nous installons donc dans l’espace camping de l’hôtel Oberland, rendez-vous incontournable des voyageurs motorisés. Laurent trouve un billet La Paz-Santa Cruz -Miami-Paris, et part chargé de tous nos petits souvenirs collectés au cours de ces 8 derniers mois, de toute la littérature consommée et d’une grande liste «  à ramener » !

Nous profitons de ces 8 jours à trois pour nous faire une broncho-pneumonie pour Sam-Sam, de supers nouvelles copines pour Romane ( Karine, Jean-Paul et leurs deux filles Camille et Marine voyagent dans la sœur jumelle de la Maison Blanche  depuis plusieurs mois en Amérique du Sud et arrivent qq jours après nous à l’Oberland), mais aussi pour découvrir cette incroyable cité accrochée à flanc de montagne entre 3 200 et 4 200 mètres d’altitude ( La Paz, capitale exécutive du pays, Sucre étant la capitale constitutionnelle, est une des rares villes au monde où les classes aisées vivent en bas et les classes populaires en haut ! ) : le zoo, la Valle de la Luna, le marché de la sorcellerie où sont vendus notamment des fœtus de lamas que l’on enterre dans les fondations des maisons pour se porter chance et félicité, le marché noir où l’on trouve de tout à des prix incroyables (l’origine des produits étant parfois des plus douteuses…), le très chouette petit musée des instruments de musique, la superbe Iglesia San Francisco et ses rues adjacentes dédiées entièrement à l’artisanat (les tentations sont permanentes et les prix plus qu’incitatifs à la dépense ; nous succomberons donc plus d’une fois … !), et la place Murillo, grand rendez-vous des pigeons pacéniens (de La Paz, quoi !!) devant la cathédrale et le palais présidentiel.

Le samedi 22 juin, c’est Noël à l’Oberland hôtel !!! Laurent rentre chargé des cadeaux des amis et de la famille, d’un nouveau disque dur gravé de tous les dessins animés et films commandés, d’un super appareil photo qui vient remplacer celui qui a récemment fait une chute fatale , des derniers Paris Match et VSD, de 2 camemberts et d’un Maroilles ( après « Bienvenue chez les Ch’tis », personne n’est sans savoir l’importance de cette institution fromagère pour nous les nordistes !!)

Nous fêtons son retour dans un petit restau avec Nicole, François et leur petit Noan de 4 ans, très sympathiques suisses francophones de passage eux aussi à l’Oberland (Noan sera malheureusement terriblement malade plusieurs jours à la suite de ce déjeuner), et partons  tous ensemble pour une heure géniale de quad à travers le parc Mallasa.

Nous achevons notre séjour de 2 semaines à La Paz par la feria del Alto, grand marché populaire dominical qui domine la ville du haut de ses 4 200 mètres, où nous faisons l’acquisition du fameux « melon » que beaucoup de femmes de l’altiplano portent encore, et par une petite fête avec nos nouveaux amis : Laurent souffle dignement ses 36 bougies !!!

Après une heure de trajet vers le sud, direction Potosi et Sucre, nous décidons de rebrousser chemin et d’étudier un autre itinéraire. Après quelques recherches sur internet, quelques renseignements glanés au centre d’information touristique de l’aéroport, une bonne nuit de sommeil et les bouteilles de gaz remplies à l’usine del Alto (après 2 heures d’attente, de tergiversations, et un entretien avec un des chefs du site qui nous fait la « faveur » de bien vouloir nous fournir en gaz !!!), nous prenons finalement la direction du nord, à la découverte d’une toute autre Bolivie !!!!

31 juillet 2008

DERNIERE SEMAINE AU CHILI

Vendredi 23 mai-Samedi 31 mai 2008

Nous préférons largement le petit village de Toconao, sa très belle église, la gentillesse de ses habitants ( un couple nous offre des fruits de son  jardin, une commerçante n’hésite pas à  passer  notre tuyau entre ses bonnets, chaussettes et autres couvertures en laine de lama pour nous approvisionner en eau ), son incroyable oasis Jere, long ruban de verdure en plein désert, au village voisin de San Pedro de Atacama, haut lieu du tourisme du nord Chili, et où le touriste n’est qu’une proie destinée à être dépouillée par les agences proposant les tours, commerçants et autres restaurateurs locaux.

Nous apprécions cependant d’y visiter son intéressant musée archéologique qui retrace les différentes époques et cultures préhispaniques de cette région et d’y trouver l’agence d’Alain Maury, astronome français qui propose une observation des étoiles dans un des ciels les plus purs car des plus secs au monde. (Le grand projet mondial d’observatoire astronomique ALMA, avec sa soixantaine d’antennes mobiles géantes se concrétise en ce moment même sur les hauteurs de San Pedro, à plus de 5 000m d’altitude)

Malgré un froid mordant, nous passons une excellente soirée où l’univers nous est conté, expliqué avec humour, où nous observons Saturne, une nébuleuse de gaz, une autre d’étoiles…dans les  très gros télescopes mis à notre disposition. Notre maître d’un soir effectue des recherches en coordination avec d’autres confrères en divers endroits stratégiques de la planète et organise des soirées d’initiation aux étoiles grâce aux quelques 5 télescopes qu’il possède, les plus puissants selon lui détenus par une personne privée en Amérique Latine.

Les lagunes, disséminées entre désert de sable, de roches et immenses lacs de sel, où se nourrissent 3 espèces de flamants  roses, constituent l’un des attraits majeurs du tourisme local : nous visitons donc la laguna Chaxa dont les concrétions de sel en « pics » ne permettent pas de sortir des chemins balisés, mais préférons la laguna Ceja, hors des  sentiers battus ( aucun panneau et piste des plus sportives !!!), pour notre barbecue dominical de la fête des mères.

Nous achevons notre séjour dans la région par un grand tour de la Valle de la Luna : promenade dans les canyons, rampade dans les grottes, martelade dans les mines de sel…..top programme pour nos aventuriers en herbe !!!

Après les grands espaces, direction Chuquicamata, plus grande mine de cuivre à ciel ouvert du monde !!!!

Nous patientons 2 jours à Calama, ville voisine sans aucun intérêt touristique mais néanmoins plus plaisante que la description qui en est faite dans le Routard, en attendant la prochaine visite guidée !

Cette dernière commence par un peu de théorie sur le process du cuivre, puis par la traversée de la ville fantôme de Chuquicamata, où étaient logés les 20 000 employés et aujourd’hui condamnée à être ensevelie sous les milliers de tonnes de roche excavée chaque année. Nous atteignons le site proprement dit après 30min de bus. D’ici quelques mois, la mine principale (5 kilomètres de diamètre sur 1 kilomètre de profondeur !!! ) en  rejoindra une autre pour ne plus former qu’un seul et unique gigantissime « trou » ; le point de vue panoramique de la 1ère mine ayant de ce fait disparu, nous ne verrons que la plus « petite » des deux : dommage mais la visite vaut malgré tout le déplacement !!

Nous serons même autorisés à rentrer dans le garage de maintenance des gigantesques véhicules qui transportent la terre riche en minerai jusqu’aux installations nécessaires à son traitement, que nous ne verrons quant à elles que de l’extérieur,  pour obtenir un produit fini pur à 99,7 ou 8 % sous forme de plaques d’environ 400 kilos.

Quelques chiffres en vrac :

-         20 000 salariés sur le site.

-         un camion vaut 4 millions de $US ; il y en a 180 !

-         pneumatiques : 2,5 mètres de diamètre pour les camions d’une capacité de 170 tonnes et 4 mètres de diamètre pour les plus récents, pouvant transporter jusqu’à 400 tonnes !!   

                             : 10 000 $US pièce et remplacés chaque année !!

-         une grue vaut 18 millions de $US

-         production 2006 : 940 613 tonnes de cuivre

Ravis de cette passionnante visite, nous reprenons la route des hauts plateaux où flamants roses et vigognes s’abreuvent aux lagunes de ces immensités désertiques, contournons le volcan Ollagüe dont une cheminée laisse échapper une épaisse fumée, avant d’obtenir sans aucune difficulté nos 90 jours de permis de séjour : Bolivie, nous voilà enfin !!!!!!!!

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