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La p'tite Vadrouille
31 juillet 2008

BOLIVIE : DE LA PAZ A TRINIDAD

Mercredi 25 juin – Samedi 12 juillet 2008

La Bolivie, grande comme la France et l’Espagne réunies, c’est environ un tiers d’altiplano à plus de 3 500 mètres d’altitude et deux tiers d’Oriente, à quelques centaines de mètres au-dessus du niveau de la mer où les ethnies et donc la culture et les traditions, le climat, et donc les paysages et la végétation sont radicalement différents.

C’est par la mythique « route de la mort » que nous quittons donc l’altiplano, de la Cumbre de La Paz à 4 600 m pour Coroico à 1 700 m d’altitude : 80 kilomètres de descente vertigineuse sur une corniche à voie unique ; une nouvelle route asphaltée à double sens, le plus gros ouvrage public jamais réalisé dans le pays, permet cependant depuis peu un trafic moins « mortel ».

Cette journée nuageuse confère aux paysages un côté féérique ; la végétation est luxuriante, les croix commémoratives des accidents fatals nombreuses, et fort heureusement nous ne croisons personne !

Nous arrivons dans les Yungas, vallées humides de transition entre les Andes et les plaines amazoniques, région de culture intensive de la banane, du café, du tabac et bien sûr de la feuille de coca : sa valeur culturelle et l’usage qui en est fait dans la société bolivienne (on la consomme sous forme de grosse chique pour ses vertus digestives, tonifiantes, contre le sorroche…) ont été défendus par Evo Morales, actuel et très controversé président de la république, lors de sa première intervention devant les Nations Unies. Pas d’amalgame donc entre consommation de feuille de coca et cocaïne !

Nous roulons trois jours sur des pistes dont certaines portions font largement concurrence à la « route de la mort », larguons les chaussettes pour les tongues et les polaires pour les bermudas : palmiers, bananiers, moustiques ….nous voilà en zone tropicale !!

Rurrenabaque, où la plupart des touristes se rendent en avion pour s’éviter les très fastidieux mais néanmoins superbes 400 kilomètres depuis La Paz, soit 20 heures en bus et 4 jours en Camping-car (ceux qui ont osé ce trajet se comptent sur les doigts d'une main), est une destination très prisée pour découvrir la forêt amazonienne et la Pampa, grandes plaines marécageuses où la biodiversité est exceptionnellement préservée.

Nous choisissons le Pampas Tour : 3 jours inoubliables en pirogue à moteur sur le fleuve Yacuma !

Les rives, cernées de grands arbres et d’une végétation dense sur quelques dizaines de mètres de large (au-delà de ce « ruban » végétal, ce ne sont que d’immenses plaines gorgées d’eau en cette saison mais entièrement inondées lors des pluies d’été), regorgent d’alligators et de caïmans qui réchauffent leur sang froid au soleil, de famille de carpinchos, gros rats d’eau à la bouille sympathique, de colonies de petits singes, de magnifiques oiseaux et de dauphins roses avec lesquels nous avons tenté à plusieurs reprises de nager.

Après le lever de soleil sur les Pampas et un bon petit déjeuner, nous partons équipés de bottes en caoutchouc à la «chasse» aux anacondas : après 4 heures de recherches infructueuses, nous renonçons à trouver boas et anacondas ; "mala suerte" dira notre guide, nous savons cependant qu’il n’a pas pu emmener notre groupe dans un marais plus propice car Romane et Samuel auraient été incapables de marcher dans parfois un mètre de boue.

Après une bonne sieste générale dans les hamacs du campement (quelques baraques sommaires entourées de grands arbres habités par ces petits singes jaunes que Romane et Sam ont plaisir à fournir en bananes et oranges), nous repartons en pirogue pour admirer encore la faune (on ne s’en lasse pas !!) et le coucher de soleil au Sunset Bar, grand rendez-vous des quelques campements du fleuve pour ce moment magique de fin de journée…

La pêche aux piranhas est quant à elle un vrai succès : notre Sam-Sam est le premier à en sortir un de l’eau, sous les applaudissements sincères de la pirogue !!! A notre actif, 4 spécimens frits dès notre retour au campement : l’expérience gustative n’est pas inoubliable…

Après ces trois jours de vie sauvage, nous retrouvons comme toujours avec plaisir le confort de notre maison blanche, restée sagement garée près du petit embarcadère de Santa Rosa.

Nous achevons notre séjour dans la région par une soirée au cirque : les enfants adorent et c’est aussi partager un peu de la vie sociale des villages où nous nous arrêtons.

Pour rejoindre la piste principale qui nous mènera à Trinidad, nous prenons un « raccourci », uniquement praticable en cette saison séche, qui débute par la traversée en bac ("ponton" pour les locaux) du Yacuma, large d’une vingtaine de mètres. Jorge et son fils Emiliano, en vacances quelques jours sur ces routes, nous apportent leur soutien psychologique pour ce passage un peu sportif. Ce premier « ponton » passé avec succès ( il en reste trois ; les ponts traditionnels seraient chaque année emportés par les crues : le passage du rio s’effectue donc sur des barges en bois ; un immense ouvrage en béton est cependant en construction sur l’un des trois fleuves.), nous partons pour quatre jour de pistes éprouvantes pour les suspensions de la maison blanche, à 15 km/h de moyenne, à la découverte de cette superbe Bolivie que nous ne soupçonnions pas : alligators, caïmans, carpinchos, grandes estancias d’élevage de zébus ( 400 000 têtes de bétail ont péri lors de la terrible saison des pluies de début d’année), hommes, femmes et enfants, tous armés de grandes machettes….

Nous retrouvons Jorge et Emiliano, le temps d’un excellent déjeuner à San Ignacio de Moxos, ancienne mission jésuite ; après une bonne baignade dans la lagune toute proche, nous nous installons pour la nuit sur la place centrale où beaucoup viennent profiter de la douceur du soir. Plus ouverts et accueillants que sur l’altiplano, les gens n’hésitent pas longtemps à engager la conversation pour parler de leur village, capitale folklorique de ce magnifique mais assez pauvre département du Béni.

Nous reprenons la route le lendemain avec à notre bord Thomas et Emma, sympathique couple américano-hispanique, grands voyageurs et supers compagnons de jeux pour Romane, direction Trinidad via les trois pontons ; le deuxième est une véritable épreuve car l’accès à l’arrivée est bloqué par un camion qui s’est quelque peu loupé au moment de monter sur la barge. Nous devons donc remonter par une rampe creusée hativement dans une glaise épaisse, très étroite, très pentue et rendue très glissante par la demi-heure de pluie que nous essuyons quand arrive notre tour de débarquer. Enorme stress quand le tracteur amorce le remorquage et immense soulagement quand il dégage la maison blanche de ce couloir infernal de terre !!!!!

Nous nous remettons de nos émotions à Trinidad ; bien que la ville soit peu folichonne, nous passons quelques jours agréables sur la Laguna Suarez : baignade, farniente, entretien général de la maison et travaux d’écriture (la mise à jour du blog laisse à désirer, paraît-il !!!!!)

Prochaine étape : Santa Cruz, capitale du département du même nom, via la belle et grande boucle des anciennes missions jésuites de Chiquitanie : en avant pour 700 kilomètres de piste !!!!!

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Commentaires
C
Bonjour Romane,<br /> <br /> Nous voudrions connaître ton adresse mail pour t'écrire.<br /> <br /> bisous<br /> <br /> Coleen et Mishell, et les autres
J
Coucou la petite famille,<br /> Quelle belle aventure vous vivez la! Merci pour ces récits et ces belles photos.<br /> Heureuse de voir que tout le monde va bien!<br /> Gros bisous de Tao, Laurent et Jenifer.
N
Effectivement la mise à jour pourrait paraitre laisser à désirer mais néanmoins nous continuons à consulter régulièrement dans l'attente du nouveau récit.... Ne nous laisser pas trop longtemps sans nouvelle, l'automne arrive et après cet été désastreux nous avons besoin de la chaleur et du soleil que vous nous apportez.<br /> Gros bisous à tous quatre.
La p'tite Vadrouille
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